Screwy Squirrel (en
français L'écureuil fou) voit le jour en avril 1944, dans
le film Screwball Squirrel. Il sera le héros de 5 cartoons
réalisés en moins de 2 ans. C'est, dès le départ, un personnage
totalement abouti, tant graphiquement que psychologiquement (il
ne subira qu'une légère retouche graphique, sa houppette devenant
orange vif pour les deux derniers épisodes).
Screwy Squirrel est l'électron libre du système, le
destructeur absolu, certainement le personnage le plus
violent créé par Tex Avery (si l'on excepte les deux busards de
What's Buzzin' Buzzard). Ce qu'il fait subir à ses
partenaires, notamment le chien Meathead, relève du sadisme le
plus épouvantable (torsion du nez, coup de couteau ou de massue,
écrasement par divers objets, etc.)...
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Le Squirrel bouscule les
conventions de tous les codes, cartoonesques et moraux. Tout
commence par l'élimination d'un gêneur, un gentil petit écureuil,
qui s'apprêtait à vivre une nouvelle aventure avec ses amis à
poils et à plumes. Un petit tour derrière un arbre, quelques
coups de poing et, une sonnerie de téléphone plus loin,
l'infernale cavalcade avec Meathead peut commencer. Pour le
spectateur qui ne l'aurait pas compris lors des précédents
cartoons (notamment au démarrage de Red Hot Riding Hood,
où le Petit Chaperon rouge, le Loup et la Grand-mère annonce
qu'ils en ont assez de jouer toujours le même rôle), Avery
annonce donc la couleur : ici, c'est d'anti-Disney qu'il
s'agit.
On ne sait pas grand chose de l'origine de la confrontation
Squirrel - Meathead. Au début, elle n'a aucune raison d'être
(sauf peut-être l'élimination prématurée de Sammy l'écureuil ?),
c'est d'une violence pour rien dont il s'agit. Dans les
épisodes suivants, le chien représente une forme d'ordre, prête à
tout pour faire rentrer l'écureuil dans le droit chemin. Screwy
Squirrel n'a, bien entendu, aucun respect pour cet ordre établi,
qu'il entreprend de narguer et de détruire par tous les moyens
qu'Avery va mettre à sa disposition. Et, comme dans What's
Buzzin' Buzzard, ces moyens sont sans limites. Big-Heel
Whata, l'indien un peu niais du troisième épisode des aventures
du Squirrel, le rappelera :"Dans un dessin animé, tout est
possible".
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