Tex Avery à la MGM - Personnages : Spike

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Un nouveau personnage apparaît en 1949 dans le cartoon Wags to Riches : le chien Spike. Il sera présent dans 11 films d'Avery sous ce nom, mais un cartoon comme The Counterfeit Cat (1950) utilise un chien très voisin. Ce personnage est un peu le Jekill-Hyde de Tex Avery, car on peut dire qu'il existe au moins deux Spike. En tant que nouveau faire-valoir de Droopy, Spike doit se distinguer du loup, l'habituel comparse. Tex Avery en a fait un personnage bête et méchant, envieux et tricheur, qui doit immanquablement échouer dans toutes ses tentatives contre le héros. Ce Spike là va trouver sa place dans les quelques confrontations avec Droopy organisées par la bande d'Avery, comme les compétitions sportives de The Chump Champ ou de Daredevil Droopy. C'est surtout cet aspect de Spike qui est connu, car il est très conforme à la production de l'époque (que l'on pense aux échecs programmés de Wild Coyote face au Road runner par exemple).
	Il correspond cependant à une faiblesse de plus en plus marquée des scénarios, qui se contentent de mettre deux caractères prévisibles en opposition et d'aligner les gags. Plus intéressants me semblent les cartoons où Spike est le personnage principal. Aucun des travers de sa première personnalité n'affleure vraiment. Spike apparaît bien comme ce qu'il est au fond : un souffre-douleur, une victime. Sa confrontation avec le coq décharné de Cock-a-Doodle Dog, sa timidité devant Joe Bear et le courage dont il fait montre face aux menées du petit chien sadique dans Rock-a-Bye Bear, les agressions répétées de Drippy "un gars costaud" dans Droopy's Double Trouble en font un personnage terriblement attachant, complètement désorienté par un fatum qui le dépasse. Ce Spike me paraît très humain et il est intéressant de noter qu'il est le seul héros de l'univers d'Avery qui finisse parfois fou à la fin des cartoons. L'apothéose de Spike doit être trouvée dans Magical Maestro, où sa vanité lui fait mettre dehors le magicien Misto. Ce dernier va entreprendre de le ridiculiser dans un numéro éblouissant de Frégoli involontaire jusqu'à la vengeance de Poochini-Spike qui fera subir le même sort à son bourreau. Spike est dès le départ un personnage simplifié graphiquement. Le style U.P.A. adopté par le studio M.G.M. au début des années 1950 arrivera encore à le réduire jusqu'au personnage moignon de Cellbound, le dernier cartoon dirigé par Avery.